America - A Horse With No Name

Même si le nom laisse penser le contraire, America est né loin du pays de l’oncle Sam mais bien dans la capitale londonienne. Le trio de soft-rock tient quand même quelques racines américaines avec Gerry Beckley et Dan Peek, respectivement du Texas et de Floride. Leurs parents ainsi que le père du troisième larron Dewey Bunnell étaient tous trois pilotes de l’U.S. Air Force stationnés dans les bases de la Royal Air Force mises à disposition des américains. Fortement inspirés des harmonies vocales des Beach Boys et des Beatles mais surtout de Crosby, Stills & Nash qui cartonnent en cette fin d’années soixante, les trois yankees expatriés s’attellent à honorer leurs racines musicales en pleine Angleterre. Après plusieurs dates au Roundhouse de Londres, ils décrochent un contrat avec Warner Bros qui les envoie enregistrer aux studios Trident (Queen, David Bowie, Elton John) sous la bienveillance de Ian Samwell, ancien guitariste de Cliff Richard. La formation escompte de graver leur premier LP éponyme à la manière d’un Sgt. Pepper’s en arrangeant les titres résolument acoustiques mais Samwell s’y oppose et les convainc de persévérer dans cette voie. Et il aura eu raison. Même si l’album America paru fin 1971 rencontre tout d’abord un succès modéré. Jeff Dexter, le manager du groupe, insiste pour qu’ils retournent en studio emballer quelques titres supplémentaires. Dewey Bunnell, seulement dix-neuf printemps, revient avec une ébauche intitulée Desert Song qu’il a composée chez le musicien Arthur Brown (célèbre pour le hit Fire en 1968) où le groupe réside. Las de la pluie britannique, c’est sa nostalgie de la mère patrie et du soleil californien de Santa Barbara où son père était en poste auparavant que Bunwell décrit. C’est aussi la métaphore la plus limpide qu’il trouva pour traduire sa misanthropie et son rejet de la vie urbaine en posant le contexte du désert hostile comme quête de liberté. L’usage mystique du cheval, auquel il ne donna jamais d’explication particulière, fut source de nombreuses rumeurs voyant une allusion non dissimulée aux drogues. « Horse » est un terme d’argot signifiant « Héroïne » qui avait déjà vu John Lennon avoir les mêmes soucis pour sa chanson Being for the Benefit of Mr. Kite sur Sgt. Pepper’s. Cette accusation vaudra à A Horse With No Name (le titre définitif du morceau) d’être censuré de nombreuses radios américaines, ce qui ne l’empêchera pas d’escalader rapidement les charts. Le succès éclair du titre peut d’ailleurs s’expliquer d’une drôle de manière, beaucoup d’américains ayant pensé à la première écoute qu’il s’agissait de… Neil Young qui cartonnait avec son LP Harvest. Bunnell ne s’est jamais caché de son admiration pour le Loner et du travail de CSN&Y comme source d’inspiration pour ses propres compositions. La carrière d’America prit définitivement son envol avec A Horse with No Name, et même si nous ne sommes pas réellement en présence d’un One-Hit Wonder, il reste le morceau le plus emblématique du groupe et représentatif de son temps. Le trio survolera les seventies avec son cocktail folk-soft-pop-rock-americana au shaker anglo-saxon qui fera le bonheur des ondes FM et des amoureux de musique épurée mais efficace.

A sa sortie au début de l’année 1972, le single grimpe rapidement au sommet des charts américains où il déloge Hearts of Gold de Neil Young (extrait de son LP Harvest) et campe durant trois semaines pour être certifié disque d’or. Il sera éjecté par le futur single de l’année et vainqueur du Grammy de la meilleure chanson The First Time Ever I Saw Your Face de Roberta Flack. Il est numéro un au Canada, en Finlande ainsi que dans la catégorie US Cash Box. Au Royaume-Uni, le titre grimpe à la troisième marche du podium.

A Horse with No Name a été repris par Kris Isac, Joe Cruz & The Cruzettes, First Light, The Jack Rubies, Horace Andy ou Michelle Branch.

Paroles :

On the first part of the journey
I was looking at all the life
There were plants and birds and rocks and things
There was sand and hills and rings
The first thing I met was a fly with a buzz
And the sky with no clouds
The heat was hot and the ground was dry
But the air was full of sound

I've been through the desert on a horse with no name
It felt good to be out of the rain
In the desert you can remember your name
'Cause there ain't no one for to give you no pain
La, la

After two days in the desert sun
My skin began to turn red
After three days in the desert fun
I was looking at a river bed
And the story it told of a river that flowed
Made me sad to think it was dead

You see I've been through the desert on a horse with no name
It felt good to be out of the rain
In the desert you can remember your name
'Cause there ain't no one for to give you no pain
La, la

After nine days I let the horse run free
'Cause the desert had turned to sea
There were plants and birds and rocks and things
there was sand and hills and rings
The ocean is a desert with it's life underground
And a perfect disguise above
Under the cities lies a heart made of ground
But the humans will give no love

You see I've been through the desert on a horse with no name
It felt good to be out of the rain
In the desert you can remember your name
'Cause there ain't no one for to give you no pain
La, la

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