So British

Sur les terres britanniques, il y a eu un avant et un après Sgt. Pepper’s. Les codes artistiques explosèrent, ouvrant des opportunités nouvelles pour les graphistes et illustrateurs de pochettes. Des couleurs psychédéliques au glam rock, du rock progressif au punk, les formations anglo-saxonnes ont toujours su être à la pointe de la pop et du rock avec une longueur d’avance sur le reste du monde. Et le visuel de leurs œuvres n’a jamais souffert aucun complexe par rapport à la musique proposée. Robert Fraser, Storm Thorgerson, Klaus Voorman, Ethan Russell, Bob Whitaker… Ils ont tous apporté leur pierre à l’édifice culturel et contribué à la renommée internationale de certains albums, et par la même de certains groupes qui jouirent parfois d’un succès fort relatif, mais dont les pochettes de LP restent inoubliables.

 

 

 

 

Gun - Gun (1968)

 

 

 

 

Bonzo Dog Band - Let's Make Up and Be Friendly (1972)

Le caméléon Bowie a vécu mille vies depuis la sortie de son premier album éponyme passé incognito en 1967. Il faudra attendre deux ans et Space Oddity pour que David Jones, fortement inspiré par le Mime Marceau et la Commedia Dell’Arte, décide de créer son propre personnage. Ou plutôt ses personnages, tellement l’artiste portera autant de masques différents que de pseudonymes durant sa carrière. Major Tom, Ziggy Stardust, Aladdin Sane, Halloween Jack ou Thin White Duke. L’éventail artistique de Bowie est inépuisable. Et sa plus grande force, au-delà de son talent, reste probablement cette faculté presque insolente à se réinventer en permanence afin de ne pas finir has-been. David saura traverser les époques comme un extraterrestre les galaxies et rallier à sa cause plusieurs générations de terriens extasiés.

 

 

 

 

Jethro Tull - Stand Up (1968)

 

 

 

 

Dr. Marigold's Prescription - Pictures of Life (1968)

La formation de Bryan Ferry a pris pour habitude d’ornementer ses pochettes de modèles féminins, dès leur premier album où le mannequin Kari-Ann Muller (belle-sœur de Mick Jagger) prend la pose. La photographie de Country Girls attirera d’ailleurs des problèmes au groupe, l’album qui représente deux filles topless se retrouvant censuré de pays comme les Etats-Unis. C’est Amanda Lear qui se retrouve sur la couverture de For Your Pleasures.

 

 

 

 

Fleetwood Mac - Peter Green's Fleetwood Mac (1968)

 

 

 

 

The Moody Blues - In Search of the Lost Chord (1968)

 

 

 

Incredible String Band - The 5.000 Spirits of the Layers of the Onion (1967)

L’écossais Donovan puisa très tôt son inspiration dans le folk de Dylan, Woody Guthrie ou Ramblin’ Jack Elliott. Puis il quitte son Glasgow natal pour loger au cœur du Swingin’ London où il se rapprochera de Brian Jones ou des Beatles. C’est d’ailleurs lui qui apprendra le finger-picking (le jeu en arpèges) à Lennon et McCartney, qui s’empresseront de coucher leurs trouvailles sur le White Album. Il grave une partie de la bande-son sixties avec ses titres Mellow Yellow, Sunshine Superman, Wear Your Love Like Heaven ou Hurdy Gurdy Man. Mais les débuts de la décennie suivante ne font plus la part belle aux folkeux et divers déboires avec sa maison de disque amènent Donovan à une longue traversée du désert dont il ne se remettra jamais.

 

 

 

 

Peter Brown & Piblokto - Thousand on a Raft (1970)

 

 

 

 

Skip Bifferty (1968)

 

 

 

 

Vivian Stanshall - Men Opening Umbrellas Ahead (1974)

Eric Clapton a débuté sa carrière comme véritable intermittent du spectacle, nomade de la six cordes déjà parti à peine arrivé dans un groupe, les enchaînant à vitesse V. Par peur de lassitude ou d’attachement, ou trop peu d’égards pour le commun des mortels, God est ici et partout. Puis ne se sentant jamais mieux servi que par soi-même, il sort son premier album solo intitulé simplement Eric Clapton en 1970. C’est le début de la décennie Clapton qui le confortera à sa place de meilleur guitariste au monde aux yeux de nombreux puristes.

 

 

 

 

Elton John - Captain Fantastic (1972)

 

 

 

 

Elton John - Goodbye Yellow Brick Road (1974)

 

 

 

 

The Beatles - Yellow Submarine (1969)

 

 

 

 

John Lennon - Mind Games (1974)

Formé au début des seventies autour de deux compositeurs hors pair (Rick Davies et le tout jeune Roger Hodgson), Supertramp peine à débuter dans l’industrie mais surtout à trouver son style. C’est avec leur troisième essai Crime of the Century en 1974 que le groupe londonien perce enfin et invente le son qui fera leur succès. Avec plus de 60 millions d’albums vendus, dont une vingtaine rien que pour Breakfast in America, le quintet britannique se place entre les meilleures écuries du rock. C’est après le départ de Hodgson en 1984 que la Supertrampmania commence à retomber, le claviériste représentant l’assise créative la plus importante du groupe.

 

 

 

Tyrannosaurus Rex - My People Were Fair and Had Sky in Their Hair... But Now They're Content to Wear Stars on Their Brows (1968)

 

 

 

 

T-Rex - Electric Warrior (1971)

 

 

 

 

The Who - Sell Out (1967)

 

 

 

 

The Who - Sell Out (1967) (Back Cover)

Après avoir écumé le répertoire du rythm&blues et approché le psychédélisme sur ses premiers albums, les Rolling Stones démarrent leur âge de pierre en 1968 et la sortie de Beggar’s Banquet. Durant cinq années, ils pondent les plus grands disques de leur carrière et s’imposent comme la référence ultime. Les Stones sont le rock. Les années, les décennies ne changent rien au classement. Avec plus de 55 ans d’existence et plus de 250 millions d’albums écoulés, les papys du rock continuent à remplir les stades du monde entier de plusieurs générations d’adeptes.

 

 

 

 

Ginger Baker - Air Force (1970)

 

 

 

 

High Tide - High Tide (1970)

 

 

 

 

Jan Dukes de Grey - Mice and Rats in the Loft (1971)

 

 

 

 

Nicholas Greenwood - Cold Cuts (1972)

 

 

 

 

Roger Bunn - Piece of Mind (1970)

Sources :

Philippe Thieyre – Psychedelic Vinyls 1965-1973 (2010) Éditions Stéphane Bachès

Dominique Dupuis – Rock Vinyls ; Histoire subjective du rock à travers 50 ans de pochettes de vinyles (2010) Éditions Stéphane Bachès

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