Succès un jour, succès toujours. Et pourtant, la traduction exacte du « One-Hit Wonder » anglo-saxon se trouve être « Succès sans lendemain ». Mais lorsqu’un morceau se vend à des millions d’unités et grimpe à la cime des charts pour ne plus en chuter, il est plutôt difficile à la mémoire collective de l’oublier aussi rapidement. Il devient alors intemporel, éternel, ancré à jamais dans cette culture populaire impitoyable qui, après avoir ouvert les portes de la postérité à l’œuvre, abandonne tristement le créateur de celle-ci sur l’autoroute de la gloire. L’auditeur peu averti se surprend alors à chercher le nom de l’artiste à qui il doit l’air entêtant qu’il est en train de siffloter. En vain. Tel Frankenstein la création devient créature incontrôlable, en roue libre, muée par l’envie de s’émanciper de son créateur et de tourner de ses propres microsillons. Car parfois, l’artiste auréolé de gloire (et blindé de royalties) peut se vanter d’une carrière prolifique agrémentée de nombreux autres enregistrements. Hélas, l’ombre pantagruélique de son prédécesseur annihile toute carrière future à son géniteur. C’est là le triste revers de la médaille d’un succès trop boulimique. Enfin, pas pour tout le monde. Le flot des « One-Hit Singers » ayant grassement surfé sur leur renommée passée est intarissable (Patrick Hernandez avec Born to Be Alive ou Plastic Bertrand et Ça Plane Pour Moi pour ne citer qu’eux) et offrant à ces derniers un pécule régulier non négligeable. Enfin rassurez-vous, on ne se penchera ici que sur les petits bijoux collector qu’il serait fort dommage de ne pas aborder. Je vois déjà la tristesse de ceux qui attendaient fébrilement à ce que La Macarena ou Besoin de rien, envie de toi soient décortiqués. Raté, mais il y en a d’autres. Beaucoup d’autres.