Les groupes qui virent le jour au cœur de la Cité des Anges se comptent à la pelle. Et davantage en cette période fertile que représentent l’avènement de la contre-culture, du mouvement beatnik et la naissance du flower power. Les maisons de disque vivent dans le rêve et l’espoir de dénicher le futur Jimi Hendrix ou les nouveaux Doors. Ils signent alors des contrats à tour de bras aux premiers clampins boutonneux et hirsutes dotés d’une guitare. Généralement des one-shot (un petit disque et puis s’en va), certaines de ces pochettes ont davantage marqué que la musique en elle-même.
Originaire d’Austin au Texas, le premier opus de The 13th Floor Elevators fut enregistré au Summet Sound Studios de Dallas au début de l’année 1966. Pourtant, il est indissociable du courant californien et de la vague psychédélique. Car il en est même généralement considéré comme le précurseur. L’utilisation du mot « psychédélique » pour la première fois dans l’industrie du disque ainsi que la pochette dans le même ton et les allégations sur la prise de LSD de Tommy Hall dans les notes ont contribué à la légende et conforté sa place d’élément de la contre-culture américaine.
Frank Zappa aurait pu avoir un article à lui seul. Sa prolifique discographie (plus de 60 albums de son vivant, une quarantaine posthume) ainsi que sa personnalité extravagante hors du commun font de lui un personnage incontournable de la culture américaine de la fin des années soixante. Même s’il débuta avec ses Mothers of Invention à New-York (il en gardera une certaine animosité envers Lou Reed) où il se produisit à de nombreuses reprises, c’est bien à Los Angeles que tous leurs albums furent gravés et où le groupe gagna une notoriété considérable. Avec en moyenne trois sorties d’album par an (il en pondra pas moins de 5 en 1979), c’est un véritable vivier pour tout amateur de pochettes déjantées.
C’est un projet étrange et délirant que celui des Signs of the Zodiac, initié par Mort Garson, artiste canadien pionnier de la musique électronique. Après un premier LP sur le même thème astral, The Zodiac: Cosmic Sounds en 1967, il réitère deux ans plus tard avec pas moins de… 12 LP comme autant de signes astrologiques. Sur des textes de Jacques Wilson narrés par Cyrus Faryar, le compositeur abuse allégrement d’un tout nouvel instrument qui fera très vite le bonheur de toutes les formations rock: le synthétiseur Moog. L’ambiance particulière qui s’en dégage, planante et mystique, colle à la perfection avec les attentes de l’époque. Elle sera d’ailleurs une source d’inspiration revendiquée pour les Moody Blues et notamment leur Days of Future Passed. L’album contenait en son verso ce précieux conseil : « Doit être écouté dans le noir ».
Sources :
Philippe Thieyre – Psychedelic Vinyls 1965-1973 (2010) Éditions Stéphane Bachès
Dominique Dupuis – Rock Vinyls ; Histoire subjective du rock à travers 50 ans de pochettes de vinyles (2010) Éditions Stéphane Bachès