Dusty Springfield - Son of a Preacher Man

Les débuts de la chanteuse Dusty Springfield s’inscrivent dans le tourbillon pop britannique qui souffle sur le monde entier durant la première moitié des années soixante. Elle incarne la British Invasion féminine aux côtés d’artistes comme Cilla Black, Lulu ou Helen Shapiro. Elle place plusieurs titres dans le top 10 dont le numéro un You Don’t Have to Say You Love Me en 1966. Férue de Rythm & Blues et du son Motown, elle use de sa popularité pour introduire au public anglais ses plus fidèles représentants faisant venir dans l’émission « Ready Steady Go ! » The Supremes, The Temptations, The Miracles ou encore le tout jeune (Little) Stevie Wonder. C’est ce qui la poussa à signer en 1968 avec Atlantis le label de son idole Aretha Franklin afin de redorer son image un peu vieillissante tandis que la scène musicale subit de plein fouet le « Summer of Love » et l’avènement du « Flower Power ». Springfield s’envole donc pour Memphis afin d’enregistrer à l’American Sound Studio, la Mecque de la Soul. Elle y retrouve la crème de la crème d’Atlantis Records, le producteur Jerry Wexler, les choristes The Sweet Inspirations (Dionne Warwick, Aretha Franklin, George Benson) et The Memphis Cats, accompagnateurs de Wilson Pickett, King Curtis ou Elvis Presley. On retrouve à la composition des noms tout aussi clinquants avec la paire magique (une des plus prolifiques et glorieuses de l’histoire) Gerry Goffin/Carole King (qui se lancera quelques temps après dans une carrière solo), le français Michel Legrand (Cocorico) ainsi que Burt Bacharach qu’on ne présente plus ou bien Randy Newman qui deviendra un compositeur de musique de film émérite. Mais la pauvre Dusty, logiquement intimidée par la sacralité des lieux et du personnel mis à sa disposition en perdra son latin. Elle ne parviendra pas à enregistrer une seule piste vocale potable et les bandes seront envoyées à New York où elle y posera sa voix. Son passage à Memphis n’aura pourtant pas été vain pour tout le monde vu qu’elle suggérera aux pontes d’Atlantic de signer un jeune groupe anglais prometteur, Led Zeppelin. La reine de la soul Aretha Franklin connue pour son tempérament houleux rentre dans une colère noire quand Jerry Wexler lui fait parvenir la version de Springfield. Le titre lui avait d’abord été proposé mais elle (vraie fille de pasteur) avait refusé, trouvant la chanson irrespectueuse. Elle déboule un jour dans son bureau tel un ouragan, le regard noir et lui intime l’ordre de lui ouvrir les portes de son studio. Irritée de voir que le titre avait été finalement offert à une blanche aux yeux bleus chantant comme une black, qui plus est même pas yankee, la diva délivre (en une seule prise selon la légende) une version anthologique beaucoup plus rythmée et soul. Malgré un accueil critique chaleureux et enthousiaste, le LP Dusty in Memphis sera un véritable échec commercial des deux côtés de l’Atlantique, peinant à se faire une place dans les charts. Même si l’album gagnera en reconnaissance au fil des années, il signera pour l’époque la fin de carrière de Springfield qui mettra une vingtaine d’années à s’en remettre. Le hit fera un retour fracassant sur le devant de la scène et dans les classements en 1994 avec son utilisation par Tarantino dans Pulp Fiction, dont la bande-son s’écoulera à plus de cinq millions d’exemplaires. Avant d’être à nouveau dépoussiéré par toute une nouvelle génération de chanteuse, Adèle, Duffy ou Amy Winehouse. Mais Dusty, elle, s’était déjà envolée en 1999 vers d’autres cieux.

Le single est disque d’or en Grande-Bretagne avec 500,000 copies. Il atteint la 9ème place des charts. Aux Etats-Unis, il bloque à la 10ème position. Le LP Dusty in Memphis n’aura pas plus de succès avec 100,000 unités écoulées seulement.

La composition est devenue un classique américain chantée par Elvis Presley, Aretha Franklin, Nancy Sinatra ou Tina Turner. En France, c’est Nicoletta qui chante Le grand amour en 1969. La même année, l’amoureux du Tennessee Eddy Mitchell offre Le marchand de bibles sur son album Mitchellville.

Paroles :

Billy Ray was a preacher's son
And when his daddy would visit he'd come along
When they gathered around and started talkin'
That's when Billy would take me walkin'
Out through the back yard we'd go walkin'
Then he'd look into my eyes
Lord knows, to my surprise

The only one who could ever reach me
Was the son of a preacher man
The only boy who could ever teach me
Was the son of a preacher man
Yes he was, he was, ooh, yes he was

Bein' good isn't always easy
No matter how hard I try
When he started sweet-talkin' to me
He'd come'n tell me "Everything is all right"
He'd kiss and tell me "Everything is all right"
Can I get away again tonight?

The only one who could ever reach me
Was the son of a preacher man
The only boy who could ever teach me
Was the son of a preacher man
Yes he was, he was, ooh, yes he was (yes he was)

How well I remember
The look that was in his eyes
Stealin' kisses from me on the sly
Takin' time to make time
Tellin' me that he's all mine
Learnin' from each other's knowin'
Lookin' to see how much we've grown and

The only one who could ever reach me
Was the son of a preacher man
The only boy who could ever teach me
Was the son of a preacher man
Yes he was, he was, oh yes he was

(The only one who could ever reach me)
He was the sweet-talkin' son of a preacher man
(The only boy who could ever teach me)
Was the son of a preacher man
(The only one who could ever reach me)

Was the sweet-talkin' son of a preacher man

Commentaires

Veuillez entrer le code.
* Champs obligatoires
Aucune entrée disponible