Tandis que le monde entier braque ses projecteurs sur la Californie et l’effervescence musicale qui se produit le long de la côte ouest, son éternelle rivale se retrouve un peu délaissée. Pourtant, New York et ses environs avaient débuté la décennie à la pointe de la contre-culture, pondant des artistes contestataires comme Bob Dylan ou Joan Baez et fervent étendard de la musique folk avec Peter Paul & Mary ou Simon & Garfunkel. Mais force est de constater que le passage de témoin s’est effectué et la fin des sixties rime avec San Francisco et Los Angeles. Pourtant, que ce soit à New York, Boston ou Philadelphie, c’est tout un convoi de groupes se revendiquant du rock garage ou psychédélique, de la folk ou du blues qui virent le jour sous l’égide des grands majeurs locaux comme MGM, Atlantic ou ABC Records. Et si le Velvet Underground reste la figure la plus emblématique de la Grosse Pomme, il serait insensé de ne pas rendre hommage à toutes les formations de l’East Coast, des Fugs aux Blues Magoos ou Lovin’ Spoonful en passant par John Hammond, Sam Shepard et Todd Rundgren.
Formation originaire de Long Island, Moutain trempe dans le hard rock et le heavy dès 1970 et la sortie de sa première galette, ironiquement nommée Climbing! Et c’est le single Mississippi Queen, tiré du même LP, qui les hissera au sommet, mais des charts cette fois.
Le collectif de Manhattan Velvet Underground, sous la sainte bénédiction du pape Warhol qui signera sa pochette la plus mémorable, va durablement marquer la musique new-yorkaise. Et si Lou Reed sera le seul à vraiment tirer son épingle du jeu après l’explosion du groupe, il ne faut pas oublier le rôle de John Cale dans la carrière des Stooges ou son talent de compositeur de films (Basquiat, American Psycho).
Sources :
Philippe Thieyre – Psychedelic Vinyls 1965-1973 (2010) Éditions Stéphane Bachès
Dominique Dupuis – Rock Vinyls ; Histoire subjective du rock à travers 50 ans de pochettes de vinyles (2010) Éditions Stéphane Bachès