Terry Jacks - Seasons in the Sun

Le hit de l’année 1974 est d’abord le fruit d’une rencontre remontant à plus de dix ans. Au début des années soixante, le poète américain Rod McKuen quitte sa Californie pour venir s’installer à Paris. Il découvre alors la chanson française et en devient un fervent admirateur. Mais surtout, il entame une longue collaboration avec le chanteur belge Jacques Brel. Les deux deviendront très vite des amis inséparables. McKuen commence alors à traduire les textes du grand Brel en anglais. Sa première adaptation est l’incontournable Ne Me Quitte Pas qui devient If You Go Away, interprété par Damita Jo en 1966, puis Dusty Springfield, Shirley Bassey, Frank Sinatra ou encore Neil Diamond. Il s’attaque ensuite à un titre issu de son album de 1961 Marieke : Le Moribond. Sous la plume de l’américain le texte devient Seasons in the Sun qui est offert en 1963 au Kingston Trio, un groupe folk de Palo Alto principalement connu pour son numéro un Tom Dooley en 1958. Mais cette version passe presque inaperçue. La chanson est déterrée des années plus tard par le canadien Terry Jacks qui venait de quitter le duo qu’il formait avec sa femme Susan, The Poppy Family. Il est alors confronté à la perte d’un de ses meilleurs amis, emporté par une leucémie. Cet incident le pousse à adopter l’arrangement de McKuen qui traite d’un homme sur le point de mourir. Le poète avait alors tenté de retranscrire le mieux possible l’intensité du texte de Jacques Brel même si ce dernier est encore plus morbide et déprimant. Le Moribond traite en effet d’un homme que sa femme trompe avec son meilleur ami et qui finit par se suicider. Jacks racontera que peu après la sortie de Seasons in the Sun, il dîna avec l’abbé Brel à Bruxelles. Il lui confessa le véritable sens de sa chanson et qu’il l’avait composée dans un bordel à Tanger. Au moment où Terry commençait sa carrière solo (son premier single fut Concrete Sea), il fut sollicité par les Beach Boys avec qui il entretenait de bons rapports pour produire une de leurs chansons. Honoré par la proposition, il leur suggéra Seasons in the Sun pensant qu’elle collerait à la perfection aux harmonies vocales du groupe avec Carl Wilson au chant principal. Il se rend donc dans la villa de Brian Wilson, le cerveau grillé des Beach Boys qui vit reclus depuis plusieurs années et qui lutte contre la folie le dévorant. Il a abandonné la scène et les tournées depuis une éternité mais reste le producteur attitré, jouissant toujours de cette oreille musicale parfaite. Wilson met donc une pression difficile à supporter sur le travail de Jacks, pouvant mettre le feu à des heures de bande sur un coup de tête. Le canadien perd patience et n’est pas loin de perdre lui aussi la boule, des mois passant sans que la chanson soit bouclée. Il décide de laisser tomber le projet en même temps que les Beach Boys qui ne semblent plus intéressés. Terry Jacks repart donc à Vancouver avec son titre sous le bras, non sans avoir au préalable travaillé les chœurs avec Al Jardine. Quand il sortira enfin Seasons in the Sun, ce sera sur son propre label Goldfish Records. Le single deviendra rapidement la plus grosse vente de l’histoire de la musique canadienne, poussant Dave Carrico le patron de Bell Records à sauter dans un avion pour venir lui demander les droits aux Etats-Unis. Avec la montagne de pognon que Jacks récolta, il s’offrit un bateau qu’il baptisa logiquement Seasons in the Sun. Il sillonna la côte ouest du Canada à l’Alaska et eut la révélation qu’il devait protéger cette nature si fragile. Il abandonna alors la musique et devint un environnementaliste très engagé, bataillant contre les usines canadiennes versant des produits toxiques dans les rivières et rasant les forêts. Un virage complet que personne n’avait envisagé mais qui collait parfaitement au titre de son « One-Hit Wonder ».

Le single Seasons in the Sun fut l’un des plus gros succès de l’année 1974. Il grimpe à la première place du Billboard le 2 mars pour trois semaines consécutives avant de la perdre au profit du Dark Lady de Cher. En Angleterre, il reste quatre semaines numéro un mais est détrôné par Waterloo des suédois ABBA. Il termine numéro un dans une dizaine de pays dont la France, le Canada et la Belgique. Le titre fait partie du club très fermé des quarante singles s’étant écoulé à plus de dix millions de copies.

La reprise de Terry Jacks a elle-même été reprise par de nombreux artistes : Bobby Wright, Andy Williams, Bobby Vinton, The Squirrels, le boys band Westlife et même le groupe grunge Nirvana (c’est le premier disque que Kurt Cobain acheta). Concernant les artistes francophones, Nana Mouskouri (plus française que grecque) et Indochine s’en sont chargés mais toujours dans la langue de Shakespeare.

Paroles :

Goodbye to you my trusted friend
We've known each other since we were nine or ten
Together we've climbed hills and trees
Learned of love and ABCs
Skinned our hearts and skinned our knees

Goodbye my friend, it's hard to die
When all the birds are singing in the sky
Now that the spring is in the air
Pretty girls are everywhere
Think of me and I'll be there

We had joy, we had fun
We had seasons in the sun
But the hills that we climbed
Were just seasons out of time

Goodbye papa, please pray for me
I was the black sheep of the family
You tried to teach me right from wrong
Too much wine and too much song
Wonder how I got along

Goodbye papa, it's hard to die
When all the birds are singing in the sky
Now that the spring is in the air
Little children everywhere
When you see them, I'll be there

We had joy, we had fun
We had seasons in the sun
But the wine and the song
Like the seasons, have all gone

We had joy, we had fun
We had seasons in the sun
But the wine and the song
Like the seasons, have all gone

Goodbye Michelle, my little one
You gave me love and helped me find the sun
And every time that I was down
You would always come around
And get my feet back on the ground

Goodbye Michelle, it's hard to die
When all the birds are singing in the sky
Now that the spring is in the air
With the flowers everywhere
I wish that we could both be there

We had joy, we had fun
We had seasons in the sun
But the stars we could reach
Were just starfish on the beach

We had joy, we had fun
We had seasons in the sun
But the stars we could reach
Were just starfish on the beach
We had joy, we had fun
We had seasons in the sun
But the wine and the song
Like the seasons, have all gone
All our lives we had fun
We had seasons in the sun
But the hills that we climbed
Were just seasons out of time
We had joy, we had fun
We had seasons in the sun

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