Trini Lopez - If I Had a Hammer

Trinidad Lopez III, fils de Trinidad Lopez II, est issu d’une famille nombreuse originaire du Mexique installée à Dallas au Texas. C’est pour aider à subvenir aux besoins de sa famille qu’il doit quitter l’école à quinze ans seulement. Il enchaîne alors les petits boulots pour ramener un peu d’argent à leur domicile de Little Mexico. A la même période, il forme son premier groupe « The Big Beats ». C’est sur les conseils du père de Buddy Holly (qui était lui-même texan) qu’il se rend auprès du producteur Norman Petty (Roy Orbison, Buddy Knox, Waylon Jennings) au Nouveau-Mexique. Ils signent alors un contrat avec Columbia mais suivant la sortie du premier single, le groupe se sépare. Lopez passe alors chez King Records où il grave plus d’une douzaine de titres qui ne rencontreront aucun succès. Après une audition à Los Angeles où il est à deux doigts de devenir le nouveau chanteur des Crickets (après le départ de Buddy Holly), il prend ses quartiers au PJ’s club et commence à gagner en notoriété. Un soir il est repéré par Frank Sinatra qui cherche des artistes pour le label qu’il vient de fonder, Reprise Records. Son premier LP est justement un live enregistré dans son nightclub de prédilection, incluant une reprise de La Bamba de Ritchie Valens et une autre de Pete Seeger qui fera sa gloire. The Hammer Song comme elle est alors nommée date de 1949. Et sa portée est bien loin de l’interprétation puérile qu’en fera Cloclo par la suite. Peter Seeger et Lee Hayes étaient les fondateurs de « People’s Songs », une compagnie de disques célèbre pour son soutien aux causes d’extrême-gauche et communistes. Autant dire que le duo était sacrément catalogué dans l’Amérique d’après-guerre et les années cinquante qui virent naître les tensions amenant à la guerre froide. Ils griffonnent le texte de la chanson (qui est une référence claire à la faucille et au marteau) pour la jouer en concert à l’occasion du Labor Day (l’équivalent de la fête du travail) se tenant chaque année début septembre. Les paroles font allusion au Labor Movement (parti travailliste) ainsi qu’aux « camarades » (My brothers and my sisters), tandis que le marteau en question est métaphorique du pouvoir combattant l’injustice et promouvant l’amour. L’accueil du public fut tel que Seeger décida d’enregistrer If I Had a Hammer avec son groupe The Weavers. Cette première mouture ne rencontra aucun succès, ce qui ne fut pas le cas de son compositeur. En effet les agissements révolutionnaires de Seeger ne passèrent pas inaperçus dans une Amérique paranoïaque et en pleine chasse aux sorcières instiguée par le sénateur McCarthy. Il fut appelé à comparaître en 1955 devant la commission parlementaire sur les activités anti-américaines (HUAC) et condamné à un an de prison qu’il ne fera finalement jamais, le verdict étant annulé en 1962. Mais déclaré « persona non grata » des plateaux de télévision et chaînes de radio, la carrière de Pete Seeger sera elle définitivement enterrée. Il faudra attendre plus de dix ans pour qu’en 1962, le trio folk new-yorkais Peter, Paul & Mary reprenne le titre qui était toujours dans l’air du temps et correspondait parfaitement aux aspirations de la nouvelle génération. C’est au même moment que Trini Lopez sort sa propre version qu’il exécutait régulièrement au PJ’s club. Et c’est cette dernière qui va rester la plus populaire, éclipsant aisément les deux autres. Quant à Trinidad, malgré une carrière qui l’emmènera jusqu’à la fin des années soixante-dix, il ne goûtera plus les joies du sommet des charts.

Le single se retrouvera en tête des charts dans plus de trente-six pays. En Angleterre, il grimpe à la quatrième place (dix-sept semaines dans les charts) et à la troisième du Billboard américain (quatorze semaines dans les charts). Il est numéro un durant trois semaines en France en octobre 1963. Aux Etats-Unis il se vendra à plus d’un million de copies et finira à cinq millions d’unités à travers le monde.

De nombreux artistes ont gravé leur reprise de ce classique américain : Aretha Franklin, Johnny Rivers, Isaac Hayes, Billy Preston, Luther Vandross, Sam Cooke, The Coasters, Leon Russell, Four Tops… En France, elle est traduite dès 1962 en Si j’avais un marteau par Vline Buggy et Claude François et interprétée par ce dernier mais perd toute sa virulence contestataire pour une balade yéyé insignifiante. Cette version sera ensuite reprise l’année suivante par Les Surfs.

Paroles :

Ooh, ooh ooh
Ooh, ooh ooh
Ooh

If I had a hammer
I'd hammer in the morning
I'd hammer in the evening
All over this land

I'd hammer out danger
I'd hammer out a warning
I'd hammer about the love between my brothers and my sisters
All, all over this land

Ooh, ooh ooh
Ooh, ooh ooh
Ooh, ooh

If I had a bell
I'd ring it in the morning
I'd ring it in the evening
All over this land

I'd ring out danger
I'd ring out a warning
I'd ring about the love between my brothers and my sisters
All, all over this land

Ooh, ooh ooh
Ooh, ooh ooh
Ooh, ooh

If I had a song
I'd sing it in the morning
I'd sing it in the evening
All over this land

I'd sing out danger
I'd sing out a warning, yeah
I'd sing out about the love between my brothers and my sisters
All, all over this land

Ooh, ooh ooh
Ooh, ooh

Now, I've got a hammer
And I've got a bell
And I've got a song to sing
All over this land

It's the hammer of justice
It's the bell of freedom, yeah
It's the song about the love between my brothers and my sisters
All, all over this land

Yeah, yeah, yeah, yeah, yeah
Yeah, yeah, yeah, yeah

All over this land
Ooh, all over this land
Hee, all over this land, yeah, yeah, yeah, yeah
Yeah, yeah, yeah, yeah

All over this land
Hee, all over this land

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